Communiqué de presse – 17 décembre 2025

La Conférence Permanente des Chargé·es de mission Égalité-Diversité (CPED) et la Chaire LGBTQI+ (Université Claude Bernard Lyon 1) publient les résultats de l’enquête « Prénom d’usage dans l’enseignement supérieur et la recherche. Recours et difficultés des étudiant·es trans dans les établissements français », réalisée en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace (MESRE). Ils montrent que la mise en œuvre du courrier ministériel du 17 avril 2019 reste largement insuffisante.

Consulter les résultats de l’enquête

Des démarches encore peu engagées

Le prénom d’usage, levier central de respect de l’identité de genre, reste peu mobilisé : 44 % des répondant·es n’ont entrepris aucune démarche. Les obstacles identifiés  : transitions plurielles, nécessité d’un coming out, méconnaissance des dispositifs, résistances transphobes et manque de formation des personnels.

Une (mé)connaissance des dispositifs

L’accès à l’information reste lacunaire : 27 % des répondant·es ne connaissent pas les procédures dans leur établissement. Néanmoins, près de 60 % des répondant·es découvrent ces démarches à l’entrée ou au cours de leurs études, via sites internet, brochures ou équipes administratives et enseignantes.

Des dispositifs largement inefficaces

Parmi les 284 étudiant·es ayant engagé au moins une démarche :

  • 41 % n’ont pas vu leur prénom modifié sur tous les documents,
  • 86 % déclarent que certain·es enseignant·es n’utilisent pas leur prénom d’usage malgré le changement administratif,
  • Dans les cercles étudiants, seul·es 10 % sont correctement genré·es et nommé·es par leurs camarades.

Enjeux et recommandations

L’enquête souligne l’écart persistant entre le cadre légal et sa mise en œuvre concrète. Elle appelle à :

  • un renforcement de l’information sur les dispositifs,
  • une formation systématique des équipes administratives et enseignantes,
  • une mise en œuvre effective du prénom d’usage dans tous les documents et interactions
  • une prise en compte du prénom d’usage dans une politique publique plus large de lutte contre la transphobie et les discriminations liées à l’identité de genre 

Ces mesures sont essentielles pour garantir le respect de l’identité de genre et l’égalité de traitement des étudiant·es trans dans l’enseignement supérieur et la recherche.

Méthodologie

L’enquête, réalisée par Charlie Fabre et Raphaël Szymanski, s’appuie sur 507 réponses exploitables recueillies sur 1 097 questionnaires diffusés nationalement du 13 février au 31 mars 2025.