http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/Egalite_et_discrimination/52/9/parite2019_1087529.pdf

Les chiffres clés de l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’enseignement supérieur, la recherche, et l’innovation, sont parus le 8 mars 2019.

Un questionnaire à choix multiples en 12 questions accompagne ce document.

Voici l’avant propos de cette brochure écrit par la ministre du MESRI, Frédérique Vidal.

Avant propos

L’égalité entre les femmes et les hommes figure parmi les principes majeurs du projet européen. Dans l’agenda international, la France a d’ailleurs fait de ce combat l’une des priorités de sa Présidence du G7 cette année,
avec trois objectifs principaux : la protection des femmes contre les violences, l’accès des filles à l’éducation et l’entreprenariat féminin.

En France, les mesures destinées à promouvoir la juste représentation des femmes dans la société française et le respect de leurs droits sont inscrites dans les politiques interministérielles, en droite ligne avec la volonté du
Président de la République de faire de l’égalité femmes-hommes la grande cause de son quinquennat. Le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation y prend une part active.

La mobilisation pour la mixité et la parité repose sur la connaissance partagée et objectivée de la réalité, avec des éclairages variés, pour nourrir une action efficace. C’est cette réalité que donne à voir la troisième édition de la publication “ESRI – Vers l’égalité femmes-hommes ?” Elle met en évidence les écarts entre femmes et hommes dans tous les domaines où se porte l’action ministérielle : la formation dans l’enseignement supérieur, les personnels d’enseignement et de recherche, les instances de gouvernance et l’innovation. Cette édition est enrichie de nouveaux indicateurs, en particulier sur les prix et distinctions attribués aux chercheurs les plus émérites. Comme pour les précédentes éditions, la situation française est resituée aux côtés de comparaisons internationales.

Les chiffres publiés cette année apportent quelques motifs de satisfaction, mais ils montrent surtout la longueur du chemin qu’il reste à parcourir !
Si la parité dans les instances de direction a progressé grâce aux dispositifs législatifs et réglementaires qui l’imposent, les femmes restent très minoritaires dans les postes les plus élevés. À peine 17 % des universités sont ainsi dirigées par des femmes. La proportion des femmes parmi les chercheurs du secteur public progresse certes de 6 points en 15 ans, pour s’établir à 39 %, mais elle n’atteint encore que 25 % pour les professeurs d’université et 30 % pour les directeurs de recherche. Motif de satisfaction, la recherche d’excellence dans le secteur public réalisée par des femmes est désormais largement reconnue puisque, sur la période récente, les organismes publics de recherche ont décerné 42 % des plus hautes distinctions à des femmes. En revanche, dans le secteur privé, la
féminisation de la recherche reste encore très faible à 21 % et sans progrès majeur. Dans ces conditions, il n’est guère surprenant qu’à peine un brevet sur sept soit déposé par une femme.

La place des femmes dans la recherche, et singulièrement dans la recherche scientifique, est d’abord une question de choix de formation. En 2019, au-delà des goûts de chacune, il est probable que des phénomènes d’autocensure persistent à freiner les jeunes femmes vers les formations et carrières scientifiques. Largement majoritaires dans l’enseignement supérieur, les étudiantes sont toujours très minoritaires dans les formations sélectives et les formations scientifiques : à peine 28 % d’entre elles sont inscrites en formation d’ingénieur ou en sciences fondamentales à l’Université.

Il convient donc d’amplifier nos efforts afin de lever les freins structurels et culturels à une répartition égalitaire des femmes et des hommes dans les formations et les différents métiers de l’enseignement supérieur et de la recherche.

L’objectif de notre ministère est d’ailleurs de parvenir à 40 % de femmes dans les filières scientifiques dès la rentrée 2020. La volonté d’agir et la poursuite de politiques globales d’égalité sont plus que jamais indispensables.
Frédérique VIDAL
Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation